3 Questions à Bernard Malabirade, président d’Allice et administrateur d’Agdatahub.
Allice a soutenu en 2019 le déploiement de la seconde version de la plateforme d’échanges de données API-Agro et soutient aujourd’hui Agdatahub, entreprise qui en est l’opératrice. En quoi les solutions de Agdatahub sont importantes pour Allice ?
Chez Allice, nous considérons que la donnée brute représente un coût ! Or, selon l’objectif que l’on se donne, elle nous aide à travailler. Aujourd’hui, nous faisons face à des enjeux multifactoriels et nous avons donc besoin, pour un bon développement de la génétique,g de recroiser énormément de données afin d’avoir une vision très complète des effets de milieux. Quand API-Agro est arrivé, puis Agdatahub, nous y avons vu l’opportunité de récupérer plein de données difficilement accessibles autrement : des données météo, de qualité, sur la biomasse, sur la pousse de l’herbe… Des données agricoles, sanitaires ou encore de recherche qui peuvent être inestimables ! En jouant le jeu de ces plateformes de manière très contrôlée, avec une approche gagnant-gagnant, nous pouvons actionner des leviers supplémentaires de progrès en génétique.
Quelles sont les autres actions menées par Allice pour favoriser l’ouverture au numérique et contribuer à l’innovation ?
On peut citer la création de la Base pro à laquelle tout un tas d’organisations va contribuer. D’ailleurs, la Base pro sera interfacée avec Agdatahub : les données de filiation, de généalogie, de contrôle de performance en ferme, entre autres… Tout est rassemblé mais doit être structuré. C’est l’occasion d’y connecter un certain nombre d’outils et d’application pour les éleveurs. En effet, beaucoup de start-up travaillent sur des produits applicatifs intéressants. On peut même dire, aujourd’hui, que le monde des start-up nous a interpénétrés : nous participons à des hackathons et, au sein de nos organisations, des collaborateurs développent des idées… Si le monde de l’élevage a de l’expérience dans le traitement de données, il ne doit pas rater le virage de leur usage. Il nous faut donc faire en sorte que les appli puissent être utiles.
Il faut lier la Base pro, l’accompagnement des outils applicatifs et le soutien à Agdatahub afin d’avoir une perception globale de l’écosystème des données et être présents de la captation au stockage en passant par l’alimentation en données fraîches.
En 2019, quand vous êtes devenu président de Allice, vous avez dit souhaiter « mettre davantage la génétique au service des enjeux environnementaux et sociétaux auxquels se trouve confronté l’élevage ». Comment cette volonté se traduit-elle aujourd’hui ?
En tant que président de Allice, j’ai en tête les enjeux du « Greendeal », les enjeux de neutralité carbone et le bien-être animal. Ces enjeux doivent être intégrés au travail génétique. Par exemple, pour faire des animaux plus résilients, mieux adaptés au changement climatique (ce qui participe, aussi, au bien-être animal !) et avec une empreinte carbone réduite. La génétique doit faire sa part du travail !
Sur les sujets sociétaux, il faut garder en tête que le progrès génétique se fait sur un temps long. Cela fait déjà un moment que nous travaillons sur la conception de la triple performance (environnementale, sociale et économique). Nous voulons aider les éleveurs et le monde de l’élevage pour répondre aux objectifs fixés par les pouvoirs publics, comme la neutralité carbone à échéance 2040.
Nous travaillons sur des données croisées mais pour des hommes qui veulent faire en sorte que leur impact soit minimum. C’est là que la démarche de plateforme partagée fait sens avec la prise en compte des multiples facteurs et sources de données.
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