Communiqué

Agdatahub demande l’ouverture d’une procédure collective

Créée en 2017 à l’initiative de la profession agricole, soutenue par les instituts techniques, les chambres d’agriculture et une trentaine d’acteurs agricoles, la société Agdatahub a été conçue pour être l’opérateur français permettant le partage sécurisé et fluide des données agricoles dans le respect de l’autorisation des exploitations agricoles à l’usage de leurs données.

L’ambition d’Agdatahub et sa structuration technologique pensée pour être adaptée aux usages des filières agricoles a convaincu les acteurs des filières et l’Etat de soutenir financièrement la première phase d’activité de la société visant le développement et l’implémentation de cette infrastructure souveraine de partage de données à grande échelle dans l’écosystème agricole.

Cela a permis de développer, avec l’appui de partenaires de référence, les briques technologiques opérées par Agdatahub dans le respect du nouveau cadre réglementaire européen de protection des données industrielles, de la stratégie européenne des espaces de données et en conformité avec les standards d’interopérabilité Gaia-X. L’infrastructure de partage de données d’Agdatahub a été reconnue comme innovante par de nombreux autres secteurs économiques qui ont convenu de la nécessité de structurer les écosystèmes économiques autour de la data. Durant 18 mois, la société Agdatahub a également été coordinatrice du consortium AgriDataSpace chargé de la préfiguration du futur espace de données agricoles qui devrait être déployé en 2025.

Durant ces quatre ans, la société Agdatahub a fait des investissement technologiques pour déployer son infrastructure d’échange et ainsi accompagner les acteurs des filières (par exemple la filière génétique animale ou les enjeux carbone) dans la mise en œuvre de leurs projets pilote au niveau français et européen. L’adoption des briques technologiques par les acteurs agricoles et agroalimentaires nécessitant souvent une modification structurelle de leurs systèmes d’informations s’est avérée plus longue que prévue. Pour ces raisons, le modèle économique, malgré le soutien d’opérateurs technologiques publics, a été mis en difficulté et n’était pas pérenne sans un accompagnement public dans la période nécessaire à la massification des usages. Compte-tenu de l’importance stratégique d’une telle infrastructure pour les politiques publiques et sectorielles, la société s’est donc rapprochée de l’Etat début 2024 afin de rendre compte de ses difficultés économiques et d’obtenir un financement public.

Des négociations actives ont eu lieu au cours du premier semestre 2024. Elles se sont conclues par des arbitrages de l’Etat décidés au niveau interministériel le 19 juin dernier, actant le soutien politique et financier du déploiement de la société Agdatahub sous réserve d’un passage sous gouvernance publique et d’un travail de fond par l’Etat dans l’objectif de concrétiser rapidement un modèle d’affaires pérenne pour la structure.

N’ayant pu trouver de solutions pérennes avec ses principaux créanciers privés et les modalités de mise en place du soutien financier de l’Etat n’ayant pu se concrétiser dans des délais compatibles avec la situation de la société, la cessation de paiement a été constatée fin octobre.

C’est dans ce contexte que le Conseil d’administration puis l’Assemblée générale ont voté à l’unanimité le placement de la société sous la protection du Tribunal de Commerce de Paris, dans le cadre d’une demande d’ouverture de liquidation judiciaire qui a été déposée ce jeudi 14 novembre.

Au regard des enjeux de simplification et d’amélioration du revenu des agriculteurs dans un contexte de souveraineté technologique pour les filières, il est souhaitable qu’une solution de reprise ou de continuité de services soit trouvée pour permettre la circulation sécurisée et fluide des données agricoles, avec les autorisations des exploitations agricoles, permettant ainsi de favoriser le développement de solutions numériques pour répondre à ces enjeux.

CONTACT PRESSE : Sébastien Picardat

profession agricole
Matinale AID
standardisation données agricoles