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À l’automne 2022 était lancé, sous le mandat de la Commission européenne, AgriDataSpace. Ce consortium européen rassemble une équipe d’experts issus de quinze organisations (instituts de recherche, intermédiaires de données agricoles, associations industrielles, fédérations professionnelles…) représentant dix États-membres enracinés dans l’écosystème des espaces de données européens.

Sa mission ? Faire l’état des lieux des plateformes existantes et co-construire une feuille de route afin de guider le déploiement puis la maintenance du futur espace de données européen dédié à l’agriculture. Un projet de grande envergure dont Agdatahub assure la coordination.

Coordinateur. Agdatahub est coordinateur du projet européen AgriDataSpace sélectionné par la Commission européenne. L’objectif est de rassembler les acteurs des filières agricoles pour s’accorder sur la vision d’un futur data space (espace de donnés) et le préfigurer à travers une feuille de route. A ce jour, nous avons déjà une vue assez claire sur son contenu. Les différentes parties prenantes sont en train d’être consultées afin d’ajuster et de valider les propositions issues des 12 mois de travaux. Agdatahub a donc pour mission de coordonner ce projet qui proposera l’ensemble des règles et des fonctionnalités du futur espace de données dédié à l’agriculture pour faciliter les échanges de données au sein de l’Europe, voire à l’international. Avec ses partenaires, tous travaillent sur les enjeux d’interopérabilité des plateformes existantes (voir encadré), c’est-à-dire sur les conditions de mise en pratique du concept de data space.

S’appuyer sur l’existant. Le but n’est pas de créer une méga-plateforme européenne mais bien de définir des règles communes pour échanger des données à partir des plateformes déjà existantes dans les différents États-Membres. Il s’agit donc d’identifier les besoins et de recenser les initiatives et les bonnes pratiques qui existent sur le terrain, afin qu’elles soient applicables dans le futur espace de données agricolesUn travail important repose donc tout d’abord sur la récupération d’informations sur la gouvernance, les modèles d’affaires, le cadre législatif appliqué et les architectures techniques en lien avec les échanges de données, puis sur leur synthèse dans le livrable qu’est la feuille de route.

Grande échelle. Des projets fédérateurs comme celui pour le secteur agricole existent pour tous les secteurs : santé, tourisme, éducation et compétences, énergie, mobilité etc. Tous ont pour objectif d’explorer les besoins des secteurs et de les traduire en préconisations. AgriDataSpace n’est donc pas une initiative isolée mais s’inscrit dans la stratégie numérique de l’Union Européenne autour des data spaces. Une stratégie qui se décline dans chaque secteur économique. Et c’est bien d’interopérabilité dont il s’agit, un enjeu fort notamment pour garantir l’autorisation du détenteur des données accordée aux développeurs d’outils numériques qui traitent ces données. 

Gouvernance. Dans ce contexte, l’écosystème et la valeur des offres disponibles sur la plateforme  Agdatahub sont deux atouts majeurs. La question qui se pose est de savoir comment cela se passe si on ouvre ces offres en Europe. Il ne s’agit plus d’un enjeu d’interopérabilité technique : il faut également proposer un modèle d’affaire équitable et durable qui incite les acteurs du secteur agricole à échanger leurs données en toute confiance au sein de l’espace européen. L’objectif premier est et reste un moyen d’améliorer les revenus des agriculteurs grâce à sa mobilisation dans tous les mécanismes de décision, avec son passage d’un statut passif à actif sur la gestion de ses données.

Interopérabilité, kesaco ?
On appelle interopérabilité la possibilité pour deux (ou plus) systèmes ou plateformes informatiques de communiquer ensemble. Les échanges de données nécessitent de fait des systèmes interopérables. Le travail mené dans le cadre d’AgriDataSpace consiste à structurer un écosystème interopérable, conforme aux règlements en vigueur et garant de la bonne prise en compte des autorisations ouvertes par chaque exploitation agricole. En tant que coordinateur, Agdatahub s’attache à garantir cette opérabilité et à s’assurer que ce qui est protégé en France l’est également dans les autres États-membres, notamment en implémentant les standards Gaia-X.

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