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Maïsadour, une coopérative qui embarque tout son écosystème sur le chemin de la RSE

Christophe Bonno
Christophe Bonno, Directeur général Maïsadour

Passer de 800 000 tonnes de CO2 actuellement à 300 000 à l’horizon 2050 : tel est l’objectif de la coopérative Maïsadour pour décarboner son activité ainsi que celle de ses adhérents. C’est pour y répondre que l’entreprise a construit sa stratégie d’entreprise “Ambition 2030″. Celle-ci repose sur quatre piliers : une ambition agroécologique et environnementale notamment via l’agricultrice régénératrice ; des filières à valeur ajoutée ; une entreprise attractive avec des équipes performantes ; une coopérative engagée dans ses territoires et actrice des évolutions.

Zoom sur un groupe coopératif engagé avec Christophe Bonno, son directeur général.

Comment atteindre ses objectifs en matière de RSE et de développement durable ? Pour Christophe Bonno, Directeur général de la coopérative Maïsadour, cela passe nécessairement par une traçabilité complète de toutes les opérations liées à l’empreinte carbone du groupe : usines, achats, cultures des adhérents, etc. « La data étant un point essentiel pour obtenir cette traçabilité et suivre l’évolution de notre empreinte, nous sommes donc en train de reconstruire tous nos indicateurs ».

Des indicateurs à jour, de la base au sommet

Et ce, à tous les niveaux du groupe et dans ses différentes branches. En effet, « ces indicateurs doivent répondre au mieux à ce que l’on fait au quotidien mais aussi à l’avenir du groupe et aux enjeux de demain comme la lutte contre le réchauffement climatique et la baisse de notre empreinte carbone, détaille le Directeur général du groupe. Et le fil rouge de notre stratégie data, c’est d’avoir les bases qui répondentà notre stratégie globale. » Un chantier d’une certaine ampleur puisque, avec la Déclaration de performance extra-financière (DPEF), ce sont quelque 200 indicateurs qui sont remis à jour chaque année : « bien sûr, cela transforme les habitudes mais le fait d’avoir construit une stratégie data solide nous a permis de mettre en place des outils informatiques performants », se réjouit Christophe Bonno.

Les données au cœur du lien 

De quoi poursuivre la trajectoire écrite pour le groupe, notamment en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre des scopes 1, 2 et 3 : « les données dont nous disposons mesurent et montrent une évolution des pratiques en fonction des surfaces, des sites, des endroits et des cultures, relate encore Christophe Bonno. Elles sont également très importantes pour améliorer les liens entre les agriculteurs et la coopérative dont les techniciens vont pouvoir apporter aide et conseils pour que les adhérents fassent les bons choix en termes de cultures, depratiques agricoles, etc. »

Un enjeu fort d’interopérabilité

Mais, pour que cela fonctionne, l’interopérabilité est un enjeu crucial, comme le souligne encore le DG de Maïsadour : « il faut une stratégie pour faire fonctionner ensemble les différents systèmes existants et dont les agriculteurs ont l’habitude et, ainsi, avoir la capacité à traiter les données issues de différents outils. Déployer un seul outil chez tous les agriculteurs est mission impossible. Il faut augmenter l’interopératibilité pour que toutes les données puissent être collectées et ainsi que les logiciels puissent mieux fonctionner. »

Une démarche qui doit fédérer

En parallèle, il est également crucial de former et de fédérer les différents acteurs autour des enjeux de RSE en général et du réchauffement climatique et de l’empreinte carbone en particulier : « Il est important d’embarquer tous les salariés, dont les techniciens afin qu’eux-mêmes puissent entraîner et convaincre les adhérents, expose Christophe Bonno. Tout cela ne peut pas s’imposer : il faut du temps et une acculturation et nous développons donc divers programmes à forte plus-value afin que les agriculteurs y trouvent un intérêt ». Notre stratégie Ambition 2030 a été pensée pour nos adhérents : en effet, nos patrons, ce sont les agriculteurs.

Anticiper pour durer

Car la coopérative en est persuadée : c’est dès aujourd’hui qu’il faut agir en matière de RSE et de développement durable. « Pour nous, le plus important est d’anticiper car le secteur de l’agriculture et plus précisément celui des cultures est compliqué pour mettre en place les bonnes pratiques nécessaires, martèle Christophe Bonno. Il faut focaliser les efforts dès maintenant sur certains sujets importants et en parler avec les adhérents comme avec les clients. » Pour celui qui est ingénieur agro-alimentaire de formation, il n’y aucun doute : « Ceux qui anticiperont et mettront en place les bonnes pratiques seront gagnants et ce sont eux qui resteront. Le réchauffement climatique ne peut pas stopper si l’on ne fait rien. En revanche, si tout le monde et chacun fait son travail dans son périmètre, on va gagner ». Une victoire dont la data est la clé : « Sans data, pas d’avenir pour la gestion de l’eau, des intrants, du bien-être animal et celui des éleveurs, des consommateurs, des clients. Et chez Maïsadour, nous voulons être leaders sur ce sujet. »

Affichage environnemental : réfléchir en filière complète  

L’affichage environnemental est l’un des outils pensés pour orienter la consommation pour orienter la consommation et répondre aux enjeux de la transition agroécologique. Pour se préparer à sa mise en œuvre, le groupe Maïsadour mène une expérimentation sur cinq de ses produits (poulet, maïs, saumon fumé, truite fumée et foie gras) en raisonnant en filière complète, c’est-à-dire de la semence à la distribution en passant par la production, la collecte, l’alimentation animale, l’abattage, etc. Un diagnostic de l’empreinte de chaque filière est mené sur la base de questionnaires lesquels révèlent que les productions locales ont une empreinte carbone moindre que celles recourant à l’importation, à un moment ou un autre de la chaîne.

Lorsque l’affichage environnemental deviendra une obligation réglementaire, « nous voulons être les meilleurs élèves sur l’empreinte carbone sachant que celle de l’alimentation représente actuellement 50 % de l’empreinte globale de l’importation, explique Christophe Bonno, Directeur général de Maïsadour. Si on réduit l’importation, on divise par deux l’empreinte française. Il est essentiel de développer la communication autour de cela ».

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